Assemblée Générale

Publié le par Itsas Begia

Dimanche, le Co-président d’Itsas Begia a dévoilé qu’un mécène souhaitait construire une réplique d’un voilier en bois du XIXe siècle sur la baie. Une utopie ?

 

a.dejeans@sudouest.fr

Les passionnés du patrimoine maritime local n’auraient pas osé imaginer un tel projet. Même dans leurs rêves les plus fous : la construction d’une réplique d’un voilier bois basque du XIXe siècle, mesurant entre 40 et 50 mètres. « On parle d’un projet d’envergure nationale. C’est l’équivalent du “Belem” (51 mètres, mais en coque acier), ou de “L’Hermione” (44 mètres) », a dévoilé Michel Pery (1), coprésident de l’association Itsas Begia.
C’est lors de l’assemblée générale, qui a eu lieu dimanche matin à la tour de Bordagain, que l’ancien capitaine du « Belem » a annoncé la grande nouvelle aux adhérents et aux élus. De quoi soulever un brouhaha de plaisir. Mais le responsable de l’association de sauvegarde du patrimoine maritime local s’est empressé de tempérer : « Attention, nous n’en sommes qu’à la phase de faisabilité. C’est un avant-projet. Nous saurons assez vite s’il est techniquement, administrativement et financièrement viable. »
Dizaines de millions d’euros
On l’aura compris, personne ne sait aujourd’hui si les voiles d’un des plus beaux mastodontes français claqueront un jour dans la baie de Saint-Jean-de-Luz. Et, si oui, quand. Mais le dossier est suffisamment épais pour que le coprésident d’Itsas Begia décide d’en dévoiler les contours. Cette assemblée générale était l’occasion parfaite pour faire la surprise aux adhérents.
Michel Pery n’a pas souhaité révéler l’identité du porteur de projet, préférant que ce dernier se présente lui-même aux adhérents d’Itsas Begia. « C’est un mécène qui désire financer ce chantier », dévoile-t-il. Selon nos informations, ce mécène est le patron d’une grande société du secteur agroalimentaire et possède une maison à Saint-Jean-de-Luz où vivent à l’année femme et enfants. Il est prêt à investir plusieurs dizaines de millions d’euros pour réaliser son rêve.
À une condition : « Que le chantier soit installé au Pays basque, autour de la baie de Saint-Jean-de-Luz », complète Michel Pery avant d’ajouter : « Ce mécène est très enthousiaste, mais n’a spécialement pas de compétence dans le milieu maritime et c’est la raison pour laquelle il est venu voir Itsas Begia. Nous servons de conseil dans ce projet. »
Trouver du foncier à Socoa
Un projet qui ne pourra prendre sa vitesse de croisière qu’en faisant sauter le plus gros verrou : trouver un emplacement à ce chantier naval XXL, capable d’abriter pendant plusieurs années (17 ans pour « L’Hermione »), un bijou des mers. À noter que le modèle n’a pas encore été choisi.
Pour cela, Itsas Begia et le mécène devront convaincre les collectivités (Ville de Ciboure, syndicat de la baie, CCI, Département) afin de libérer un espace conséquent du côté de Socoa. Ou sur un autre terrain miracle. « L’emprise du chantier serait de 80 mètres de long et de 50 mètres de large », précise le coprésident d’Itsas Begia, profitant du micro pour donner l’eau à la bouche aux élus présents : « “L’Hermione” à Rochefort, c’est environ 250 000 visiteurs par an. »
Pour le responsable de l’association, le financement du projet ne serait pas le plus gros problème : « Le mécène a derrière lui un grand groupe qui le soutient et qui a de gros moyens financiers, juridiques et un savoir-faire en termes de communication. » Comme pour prouver que ce projet n’a rien d’utopique, Michel Pery a annoncé la construction d’une réplique de sardinier de 14 mètres, construit au chantier Letamendia en 1907 : « C’est le chantier naval Marin qui est chargé de fabriquer cette réplique, financée elle aussi par le mécène. Seule différence : le moteur ne sera pas à vapeur. Il tournera à l’hydrogène ou aux huiles végétales pures. »
Rien n’est gagné, mais…
Si tout se passe comme prévu, cette annexe permettra de transporter les visiteurs sur le chantier depuis le port de Saint-Jean-de-Luz. En somme : la première pierre d’un projet gigantesque, dont le coup d’envoi n’a pas encore été donné.
« Je ne connais pas de projet de construction de navire patrimonial qui démarre avec autant de maturité. Mais nous n’en sommes qu’au début », conclut Michel Pery. Une façon de mobiliser les sceptiques, mais aussi de tempérer les ardeurs de ceux qui se voient déjà monter à bord de la future « Hermione ».
(1) Aujourd’hui à la retraite, Michel Pery a été capitaine du « Belem », mais aussi directeur technique du projet « Hermione ».
Journal Sud Ouest  du 28 février ( Arnaud Dejeans )
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article