Toute l'histoire du fort de Zokoa dans un beau livre

Le fort de Socoa, fleuron du patrimoine basque ( Archives R. G. )
( Article journal Sud Ouest du 13/12 )
L’association vient d’éditer un livre ( Bilingue Français / Basque ) retraçant l’histoire du fort de 1627 à aujourd’hui. Un travail titanesque qui permet de balayer quelques idées reçues
Après la maquette, voici le livre. Itsas Begia, avait présenté l’an dernier une reproduction du fort de Socoa au 1/125e. Cette fois, l’association de défense du patrimoine maritime basque revient avec un livre référence : « Le Fort de Socoa : l’histoire d’un fleuron du patrimoine basque ». Un outil formidable avant la reconstruction totale de ce bâtiment en ruine en pôle universitaire.
Pour reconstituer la frise chronologique de cette ancienne forteresse de 1627, Itsas Begia a fait appel aux historiens locaux. Mais aussi à des spécialistes postés à Paris, à l’instar de la documentaliste Isabelle Fourneron, qui a décortiqué des tonnes de documents aux services historiques de la Défense, à Vincennes. « Certains documents officiels ont été retrouvés à Paris. Mais il reste quelques zones d’ombres », reconnaît le président d’Itsas Begia, Michel Pery.
Les lecteurs trouveront de nombreux documents inédits et des photos de la maquette évolutive. Un lien vers un site Internet est également disponible pour approfondir les recherches. « Sud Ouest » a feuilleté ce livre auto-édité à 3 000 exemplaires, préfacé par… Peyuco Duhart. Et a déniché quelques pépites qui méritent le détour.
Afin de protéger le nouveau port de Socoa, Louis XIII ordonne l’édification d’un fort en 1627 : une tour en pierre, une chapelle et des maigres remparts. Quand les Espagnols envahissent Saint-Jean-de-Luz, la tour n’est même pas terminée. En 1643, les habitants du Labourd présentent « un sommaire des raisons pour lesquelles les habitants du pais Labourt remonstrent très humblement que le fort de Socoa est non seulement inuttile mais tout a faict incommode et nuisible ». La destruction du fort soulèverait un tollé aujourd’hui. Il y a quatre siècles, la situation était visiblement différente…
Au début du XVIIIe siècle, la population proteste contre l’attitude des Invalides (militaires à la retraite) composant la garnison du fort. La cantine fait office de taverne. Les matelots et les ouvriers du port s’enivrent. Les barriques de vin et la viande sont vendues illégalement aux Socotars, concurrençant le commerce local. En 1717, les autorités décident d’interdire ce commerce « sous peyne de prison ».
Début XIXe, l’utilisation du pont-levis pose problème : les chaînes et mécanismes soumis à la corrosion rendent la manœuvre difficile. La garnison est résignée et se contente d’utiliser les portes du fort. La rouille bloque les mécanismes.
Changements de propriétaire
En 1868, en plein chantier des digues, une partie du bâtiment militaire est cédée aux Ponts et Chaussées.
En 1901, la tour est abandonnée par les militaires et affectée au service des douanes. En 1931, la Société du Port de Socoa signe une convention avec l’État pour signer un bail de location de dix-huit ans. La société privée souhaite développer des activités nautiques de plaisance et crée le Yacht Club basque. En 1946, le fort passe aux mains du ministère de l’Education nationale.
Contrairement aux croyances, ce n’est pas l’armée allemande qui a construit la grande citerne souterraine de 1 000 mètres cubes mais bien la société du Port de Socoa. Elle servait à ravitailler les bateaux de pêche et de plaisance.
Le Fort de Socoa » par Itsas Begia. 100 pages et un site Internet réservé aux acheteurs. ( 20 euros )
Points de vente :
Au siège de l'asso, à Bleu la galerie à St Jean de Luz, à la coopérative maritime de Ciboure, en librairies ou commande par mail " lefortdesocoa@orange.fr )
Lors de son assemblée générale, en février dernier, Itsas Begia avait dévoilé les grandes lignes d’un projet fou : la construction d’une réplique de voilier en bois trois mâts de 40 à 50 mètres, à Socoa. Ce projet commence à prendre forme et une nouvelle association va bientôt voir le jour. Les discussions ont bien avancé avec les différentes collectivités (mairies, syndicat de la baie, Département) et les relais locaux (association Itsas Begia, chantier naval Marin, etc.). La phase de faisabilité n’est pas terminée et le modèle du bateau n’est pas encore arrêté. Le mécène à l’origine du projet, l’industriel Yann Maus (spécialisé dans le photovoltaïque), a rencontré tous les décideurs au Pays basque. La nomenclature du projet devrait être dévoilée dans les prochaines semaines.





