Cap sur Larrostréa ...
Le jeudi 08 juillet après avoir embarqué le matériel d’armement, les vivres et les effets des 10 membres d’équipage au bout de la digue Sud du port de Socoa, nous nous amarrons sur une bouée de la baie afin de ranger tout le matériel et de définir les équipes de quart ; nous partagerons la nuit de 22h00 à 07h00 en 3 périodes de 3 heures.
A 18h30 nous sortons de la baie et mettons en route au Nord au moteur, le temps est orageux et les vents sont variables et faibles ; vers 20h00 le vent semble tenir de l’ouest avec une douzaine de nœuds établis, dans l’espoir de dîner sous voile nous établissons la toile et stoppons la machine, malheureusement le vent redevient joueur et une demi heure plus tard nous nous résolvons à remettre au moteur. Notre premier repas se compose d’une excellente salade de riz, préparée en quantité et que nos n’avons pas fini de revoir….Toute la nuit nous faisons route au moteur par ce même temps orageux, les vents montent parfois à 20 nœuds établis et 25 en rafale mais retombent et tournent aussi tôt, les embruns et la pluie oblige chacun à trouver un abri relatif, les voiles à défaut de nous propulser protège certains, le ciré complet est de rigueur par cette fraîcheur humide mais l’ambiance est au beau fixe, les histoires vont bon train.
En fin de nuit les vents s’établissent à l’Ouest pour une quinzaine de nœuds, à 07h00 nous mettons enfin à la voile, le silence est très apprécié mais le roulis et le tangage rende l’usage du réchaud délicat sinon dangereux donc petit déjeuner froid à base de pain et de chocolat. A 08h30 nous passons au large de la bouée d’atterrissage du bassin d’Arcachon, Brokoa file fièrement 7 à 8 nœuds quelques embruns « humectent » le pont ; nous virons de bord à 09h45 pour revenir à l’entrée du chenal, le vent mollit et nous tombons parfaitement encalminés à 11h30 par le travers de la bouée d’atterrissage… Nous voyons repasser la fameuse salade de riz, toujours aussi bonne. Un pêcheur du bassin vient nous voir et nous offre 2 beaux merlus.
A 14h00 nous engainons le chenal, la mer brise sur les bancs de part et d’autre des bouées, deux houles un peu plus hautes font surfer Brokoa. A 15h00 par le travers du cap Ferret, bien à l’abri de la houle nous remettons à la voile, le bassin est sillonné par toutes sortes d’embarcations, le flot et le vent nous poussent, le soleil nous chauffe…des conditions propices à créer des vocations de marin.
Un plaisancier intrigué par la chaloupe s’approche et nous demande si nous sommes venu par la mer, nous lui répondons que le camion nous déposé « là » en montrant le large…ce qui à notre surprise semble le persuader qu’il n’est pas possible de venir du Pays Basque « par l’Océan » comme disent les gens du bassin. A 15h45 nous mouillons pour attendre l’heure de la pleine mer pour rentrer dans l’estay de Larros, ce que nous faisons à 16h30 à l’aviron, après un évitage (presque) exemplaire dans le fond (un peu) exigüe du port nous sommes amarrés à un ponton à 17h30.
Après avoir mis clair et propre la chaloupe nous allons au Lycée de la Mer qui nous héberge, les douches et autres commodités sont très (très) appréciées.
La soirée voit l’ouverture de LARROSTREA « fête de l’huître », les groupes musicaux se mélangent aux équipages qui comme nous sont amarrés dans le port, les buvettes et dégustations jalonnent la berge face aux célèbres cabanes. Nous sommes invités par nos amis de l’ARGO II dont la cabane est confortablement aménagée et qui sera notre point de ralliement pendant toute la fête. Les merlus sont jetés sur une plancha en compagnie de quelques autres poisson offerts…et accompagnés de la
salade de riz… L’équipage se couche relativement tôt car la nuit de navigation a laissé des souvenirs et quelques courbatures.
Le déjeuner du samedi n’arrive toujours pas à bout de la salade de riz, serait-ce la « glacière des Danaïdes » ? L’après-midi nous faisons une courte sortie car la marée nous empêche de sortir avant 15h00 et même en ayant déposé le safran pour réduire le tirant d’eau à 70 centimètres nous retrouvons échoués… Le plan d’eau est coloré par toutes les embarcations, les voiliers typique du bassin avec leur très faible tirant d’eau et leur gréement puissant mais légers nous font des démonstrations entre bancs, pieux ostréicoles, navires mouillés et autres obstacles qui ne manquent pas sur ce plan d’eau, notre chaloupe faite pour « l’Océan » se montre plus pataude, à peine sous voile nous voilà de l’autre bord de l’eau libre et nous devons gambeyer, manœuvre longue et fatigante, alors que les gréements locaux ne demandent qu’à pousser la barre et reprendre les écoutes. Nous devons rentrer tôt pour laisser le chenal libre aux jouteurs du Grau du Roi qui s’affrontent pendant une heure et demi à la grande joie de la foule amassée sur les deux berges. A la remise des prix Itsas Begia est récompensé de ses prestations par une magnifique coupe et deux bonnes bouteilles. Le soir la salade de riz nous est épargnée car nous sommes invités au repas des équipages animé par un remarquable groupe musicale dont l’énergie n’a d’égal que le talent et la passion. Certains profitent de la soirée plus tard que d’autres plus soucieux de récupérer en vue du retour.
Le dimanche est plutôt tranquille, il faut refaire quelques vivres et du gasoil, à midi…salade de riz…
17h00 grand départ après au revoir et promesses de revenir l’année prochaine, la pinasse YVONNE nous accompagne à travers le bassin puis nous engainons le chenal, la houle est bien tombée depuis vendredi, à 19h30 nous mettons à la voile à la bouée d’atterrissage, les vents sont NNW presque trop portant pour ce type de gréement, nous faisons route à 6 nœuds avec 12 nœuds de vent établis, dîner de…salade de riz. A 01h00 brutale coupure du vent suivi de peu d’un grain de grêle pendant que nous ramassons la toile et mettons au moteur. Le reste de la nuit temps couvert et orageux sans vent, propulsés à 6 nœuds par la risée VOLVO nous faisons route vers la maison au 185°.
10h15 nous franchissons les passes, tout le matériel est débarqué à Socoa et BROKOA amarré à son mouillage dans le port de pêche ; le président nous a préparé café et viennoiseries ; nos partageons quelques pommes et autres vestiges des vivres dont…les ultimes cuillères de salade de riz.
Tout le monde revient enchanté de ces quatre jours qui ont paru beaucoup plus tant ces bons moments nous ont fait perdre la notion du temps, l’année prochaine nous essaierons la salade de pomme de terre…
Les photos en diaporama ...