Fort de Socoa
Ciboure
Après des mois de négociations, la nouvelle est tombée hier. Pour la somme de 700 000 euros, la Communauté de communes devient officiellement propriétaire du site.

Pour un peu, on aurait presque commencé à douter. Et puis la nouvelle est tombée hier. C'est signé, c'est officiel : l'État a vendu le fort de Socoa pour 700 000 euros à la Communauté de communes Sud pays basque (CCSPB).
À quelques jours près, il aura fallu un an de négociations avant que le vendeur et le futur acquéreur se mettent d'accord sur les modalités de l'acte d'achat. Avant ça, l'estimation du prix par les services des domaines nationaux, plusieurs fois revue à la hausse puis à la baisse, avait pris quasiment une décennie, après le départ du dernier locataire, le centre de voile UCPA.
Sitôt l'estimation tombée, la ville de Ciboure, prioritaire pour l'achat, avait cédé ce droit à la Communauté de communes. « On a acheté parce qu'on avait la volonté de garder le fort dans le domaine public », martèle Michel Hiriart, le président de la structure intercommunale qui a signé l'acte d'achat avec le représentant départemental des finances publiques, en présence du maire de Ciboure, Guy Poulou.
Préciser le contenuCette volonté, il fallait la prouver aux yeux de l'État. « Ils avaient peur qu'on fasse de la spéculation », glisse Guy Poulou. C'est notamment pour ça que la rédaction de l'acte de vente a pris tant de temps. Il était donc indispensable de négocier, d'en préciser le contenu.
« Ils voulaient des garanties et nous en voulions aussi. Sur les premières versions par exemple, nous aurions eu à payer un supplément sur les mètres carrés de travaux engagés pour la réhabilitation. Mais nous leur avons dit que si nous l'achetions, c'était pour en faire quelque chose, pas pour le laisser en l'état », explique Michel Hiriart. Il a par exemple aussi fallu écrire noir sur blanc qu'aucun logement n'y serait construit. « À l'exception, précise toutefois le président de la CCSPB, de logements qui seraient inhérents à l'exploitation du site. »
Et si, malgré ces garde-fous elle voulait revendre ? Pendant 15 ans, elle ne pourrait de toute façon pas faire de plus-value, ou très peu, sur une hypothétique transaction. « Attention, ce n'est absolument pas notre intention. Que personne n'aille croire ça une seule seconde, insiste vivement Michel Hiriart. Ce serait inimaginable, même dans 15 ans. Il faudrait que les élus soient complètement inconséquents pour revendre ce bien public. »
La communauté de communes voulait en retour des gages « sur la domanialité du fort. Nous voulions être sûrs qu'il ne subsiste aucun doute ». Il s'agissait d'avoir l'assurance que la totalité des installations soit bien l'entière propriété de l'État. C'est chose faite.
Avant la fin du mandatÀ présent que les clés de l'édifice sont dans les mains de la CCSPB, que va-t-elle faire du fort ? Sachant qu'un élément de taille pèse d'emblée dans la balance : le coût des travaux de rénovation. Ils s'élèveront à au moins 5 millions d'euros. Les finances de la CCSPB, Michel Hiriart le confirme, ne peuvent absorber une telle somme : « Il faudra trouver des partenaires. » Et idéalement, que le porteur de projet choisi finance les travaux. Le président de la communauté de communes va mettre en place une commission chargée de définir un cahier des charges.
« On va réfléchir à ce qu'on veut et à ce qu'on ne veut pas. Mais ça touchera certainement des domaines aussi divers que l'économie, le nautisme, le tourisme ou encore la culture. On va prendre le temps qu'il faut. On n'est plus à ça près. Il vaut mieux prendre un peu plus de temps pour réfléchir et que ce soit une réussite. »
Il estime qu'un appel d'offres pourrait être lancé d'ici la fin de l'année. Et, quoi qu'il en soit, promet-t-il, « avant la fin du mandat, quelque chose sera en route. »