Une page se tourne ..
Extrait du journal Sud Ouest du 03 avril : _____________
Léon Mugica s’est éteint à l’âge de 89 ans à la suite d’un dernier combat, au terme d’une vie immensément riche.
Léon Mugica, dont les rôles furent nombreux. © Photo
Les mots, comme les hommes, sont impuissants face à la mort. En revanche, les écrits permettent de figer à jamais dans l'histoire l'itinéraire d'enfants pas toujours gâtés, mais ô combien engagés. Entre le 18 août 1925, date de sa naissance à Saint-Sébastien, et le 30 mars dernier, jour de son départ éternel, contraint par cet inépuisable cancer, Léon Mugica a œuvré pour le port et ses pêcheurs.
Avant de devenir président du syndicat des marins entre 1968 et 1974, à la suite de l'inoubliable Koke Basurko et avant le pilier Raphaël Aranaz, Léon Mugica s'est impliqué dans la pêche dès l'âge de 13 ans, enrôlé d'abord comme mousse sur le « Ongi Etorri », avant de gravir les échelons jusqu'à devenir lui-même patron armateur du clipper « Michel Joseph ». Ce parcours ne se fit pas sans douleur, puisque le père de Léon décéda dès 1937, la maman partit en 1940. Les parents laissèrent alors sept orphelins.
« Beaucoup de ténacité»
Mais c'est avec force et ardeur que Léon a grandi, et ses rôles furent nombreux : après le syndicat des marins, il fut également président du comité local des pêches, cofondateur (avec le docteur Pialoux) de la Confrérie des Corsaires, impliqué dans l'association Jakintza, président de l'association Côte basque Adour et Landes des retraités, pensionnées et veuves de la marine marchande et pêche, et défenseur de l'ENIM (Établissement nationale des invalides de la marine). Et aussi l'un des plus beaux rôles : marié et père de six enfants. L'historien Guy Lalanne évoque : « Pour moi, avec le départ de Léon, c'est une partie de l'histoire maritime de Ciboure qui disparaît. »
L'Aumônier de marine Mikel Epalza, sans se soucier des différends du passé, reconnaît : « C'est quelqu'un qui a fait preuve de beaucoup de ténacité dans la carrière maritime. » Enfin, Serge Larazabal, actuel président du Comité local des pêches maritimes de Bayonne, évoque : « Je ne le connaissais malheureusement pas très bien, je suis arrivé bien après sa cessation de fonction. Mais je sais qu'il a été un haut responsable émérite et apprécié à son époque. »
Léon Mugica se plaisait à dire : « La mer n'appartient pas aux armateurs mais à l'humanité tout entière et en particulier aux marins qui en vivent. » Il rejoint le panthéon de ces personnages qui ont œuvré pour la pêche à Ciboure.