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Archéo sous-marine

Publié le par Itsas Begia

Saint-Jean-de-Luz : l’association Itsas Begia recherche des épaves de vieux navires dans l’océan
Journal Sud-Ouest  le par Arnaud Dejeans.
 

Saint-Jean-de-Luz : l’association Itsas Begia recherche des épaves de vieux navires dans l’océan

Deux plongeurs spécialisés, venus de Lyon et Paris, ont prospecté sous l'eau
A. D.

Des plongeurs agréés ont plongé pendant une semaine sur trois sites dans la baie. Cette première campagne de prospection archéologique a porté ses fruits

Le pavillon Alpha (blanc et bleu) est hissé sur le bateau d’Itsas Begia. Les trois plongeurs agréés par l’État (le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, du ministère de la Culture, régit les fouilles en mer, NDLR) sont avalés par les eaux de la baie, sous l’œil attentif de la vierge de Muskoa. Impossible de situer exactement le site de plongée, l’association de valorisation du patrimoine maritime basque ne souhaitant pas attirer l’attention de pilleurs insouciants.

"Nous souhaitons reconstituer l’histoire maritime du peuple basque"

« Notre but n’est pas de trouver un trésor en cherchant des épaves de bateau. Mais nous souhaitons reconstituer l’histoire maritime du peuple basque », résume David Alonso Vega, responsable bénévole de la section archéologique à Itsas Begia, et professeur d’histoire dans le civil.

Il y a quelques jours, l’association a lancé les premières prospections archéologiques officielles dans la baie de Saint-Jean-de-Luz. Une démarche très encadrée. « C’est la raison pour laquelle nous avons fait appel à deux plongeurs spécialisés venus de Lyon et de Paris. » Le troisième n’est autre que David Alonso Vega.

Seulement des photos

« Les règles de plongée sont très strictes pour des raisons de sécurité. Tout comme le protocole. Si nous trouvons des objets intéressants au fond de l’eau, nous n’avons pas le droit de les remonter. Nous pouvons seulement les photographier, les mesurer et les situer précisément avec un GPS », énumère le responsable de la section archéologique. Dans le jargon, on appelle ça une prospection diachronique.

La première session, financée de façon tripartite (association, syndicat de la baie et État), a confirmé ce que les historiens pressentaient : une partie du passé maritime du Pays basque sommeille au fond de la baie.

David Alonso Vega, heureux comme s’il avait déniché un coffre rempli de pièces d’or, dévoile :

« Nous avons trouvé une épave de bateau qui transportait du ciment à l’époque de la construction des digues (XIXe siècle) ».

Après une semaine de travail, Itsas Begia a déjà cartographié trois zones d’intérêt archéologique dans la baie. « Nous avons également repéré des objets datant du XIXe et peut-être même avant », poursuit le spécialiste en rendant hommage à deux pionniers de la plongée sous-marine dans la baie, Ramuntxo Ado et Pantxoa Larreguy.

"Les anciens plongeurs connaissent la baie comme leur poche. Ils ont livré tous leurs secrets"

Si Itsas Begia a réussi à trouver des témoignages de l’histoire sans avoir épuisé toutes ses réserves d’oxygène, c’est grâce à la mémoire des vieux plongeurs du cru : « Ils connaissent la baie comme leur poche et n’ont jamais dévoilé leurs secrets à personne. S’ils ont accepté de nous mener sur ces sites archéologiques, c’est parce qu’ils approuvaient notre démarche », félicite le bénévole d’Itsas Begia, qui espère s’appuyer sur d’autres témoignages de la population locale pour poursuivre les prospections.

Ce n’est que le début

« Nous avons fait un gros travail de recherche bibliographique en amont. Nous savons que des navires royaux, de corsaires ou de Vikings ont coulé près de la Côte basque. Nous pouvons les retrouver », témoigne David Alonso Vega.

Reste maintenant à sensibiliser la population et les financeurs pour la suite des prospections et des fouilles. Une conférence devrait être donnée lors des fêtes de la mer cet été pour dévoiler les trois sites d’intérêts archéologiques. Le chantier à venir donne le vertige. Car la baie luzienne est loin d’avoir dévoilé tous ses secrets.

Ce que dit la loi

La loi est claire : « Tout bien présentant un intérêt archéologique ou historique, situé dans la limite des 25 milles nautiques des côtes, constitue un bien culturel maritime. Il appartient à l’État. » Les plongeurs du dimanche qui trouvent des objets au fond de l’eau ne peuvent en aucun cas les remonter, et encore moins les garder ou les revendre. Le non-respect de ces règles peut coûter (très) cher. « Récupérer un objet dans l’eau, c’est comme voler dans un musée », résume Itsas Begia.

En cas de découverte, le plongeur doit déclarer sa trouvaille aux affaires maritimes ou directement à l’association Itsas Begia (05 59 47 48 02).

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